Voici donc l’année scolaire 2016 – 2017 avec son lot de nouveautés, programmes, règles, consignes, avec des échéances électorales et des crispations sociales en vue. Dans un contexte international inquiétant, dans une période de doutes et de transformations technologiques et sociétales, s’annonce t- elle comme celle de tous les dangers ?
Le climat scolaire
Dans la série des dossiers de ressources à l’attention des enseignants, on peut noter celui-ci, proposé par CANOPE, qui fait le tour des éléments perturbateurs d’un climat au sein de l’école et qui propose des pistes.
Il s’agit tout d’abord « mesurer le ressenti des acteurs dans l’école et d’objectiver les faits. »
Nous pourrions en faire de même sur le climat délétère qui règne parfois au sein de la communauté éducative via les réseaux. Ce qui est certain, c’est que s’affronte deux conceptions de l’école et que certains n’hésitent plus à utiliser la violence verbale de manière publique ce qui, pour des enseignants n’a guère vertu d’exemplarité. Les enseignants agressés ont tendance à se replier dans le silence et hélas ce silence là n’est pas assourdissant…Le crieur sur les réseaux est toujours entendu au détriment de celui qui choisit ou subit l’invisibilité. Reste donc à supprimer tous les trolls de nos listes, de ne pas relayer les infos et de proposer (mieux, forcément) et plus fort.
Dossier climat scolaire : http://www.educavox.fr/toutes-les-breves/le-climat-scolaire-une-responsabilite-collective
Une société connectée
Et si certains clament qu’il suffit de supprimer le numérique à l’école (oui…un livre, une pétition circulent…) surtout ne les croyez pas…notre société est connectée. Elle innove, essaie, réagit, corrige, donne des outils…
http://www.educavox.fr/agenda-2/tag/Soci%C3%A9t%C3%A9%20connect%C3%A9e
La question sécuritaire
Oui la question sécuritaire est centrale et la société doit se protéger.
« En cette rentrée, l’école, physiquement barricadée pour être préservée, autant que faire se peut, des fureurs de ce monde apparaît paradoxalement mieux que jamais comme le lieu qui ouvre de l’intérieur sur le savoir et sur la liberté ».
C’est lui (le temps long de l’école)qui va donner les outils aux acteurs des débats démocratiques de demain, c’est lui qui va permettre toutes les interrogations sur nos projets de société, c’est lui qui va donner à nos enfants les réponses qu’ils cherchent et la liberté de penser qui leur est due. C’est lui et lui seul qui évitera à terme que certains d’entre eux se radicalisent et partent faire le djihad, que d’autres fassent les plus dangereux amalgames, que trop créent, de manière grotesque, un problème de société avec une tenue de bain, que tel ou tel succombe individuellement ou collectivement à sa propre tendance à rejeter et à exclure que tous se laissent aller à la peur et ses mauvais réflexes. Jacques Puyou
Extrait de l’article : Sécurité, trois temps pour une rentrée
Les réseaux, amplificateurs des opinions
Les réseaux se font l’écho d’antagonismes et le débat est salutaire dans une société. En revanche, les calomnies, les insultes, les rumeurs, l’agressivité n’apportent rien au débat, ni argument, ni proposition…
Le politique doit sans cesse innover et anticiper, cependant il nous faut bien prendre en compte que le citoyen a désormais, par le numérique, un pouvoir de réaction plus important et certainement aussi un devoir éthique accru, l’école une responsabilité incontournable.
Sélection d’articles : http://www.educavox.fr/accueil/breves/tag/Internet%20responsable
L’effet Pokémon
Voilà bien la preuve que l’école n’est plus « le sanctuaire » rêvé par les nostalgiques. Le jeu a envahi les espaces…et ceux qui ne suivent ni les avancées technologiques ni les pratiques numériques, peuvent ressentir une overdose de numérique …
Soyons curieux…Et pratiquons « la diététique » numérique…L’Education nationale fournit même des clés…
http://www.dane.ac-versailles.fr/nos-projets/jeux-et-apprentissages/pokemon-go-et-vie-scolaire
Les nouveautés de la rentrée.
Je n’évoquerai qu’un terme : interdisciplinarité.
Interdisciplinarité ? Aïe ! Les crispations sont de retour…Un responsable syndical a même au JT, affirmé que l’interdisciplinarité ne semble pas profiter aux élèves…Enseigner n’est –il pas aussi apprendre aux enfants à vérifier une hypothèse avant d’en faire un argument ?
Alors bien sûr cela ne va pas de soi, ne nions pas. Il faudra bien changer encore plus pour être efficace : Dire " numérique " c'est revoir les principes d'organisation sociale. Dire numérique c’est forcément changer la pédagogie.
En effet, comme je l’évoquais dans un récent article « le numérique fait émerger la nécessité du transdisciplinaire, du projet, de la motivation des élèves, de l'acquisition de compétences informationnelles, de pratiques plus collaboratives. Elle est donc là, la révolution.
Les échéances électorales : l’éducation, un enjeu ou un alibi ?
C’est l’année de toutes les surenchères possibles, et il est à craindre l’alibi de l’éducation, elle est à craindre la vision simpliste de l’acte d’apprendre, il est à craindre, l’exercice comptable, le déséquilibre entre l’économie et le Service Public, il est à craindre alors le repli sur soi et la fermeture de l’école. Elle est à craindre une fois encore, la rupture.
Une nécessaire culture numérique transversale oblige à articuler intelligemment les acteurs de l’entreprise, de l’éducation, de la société, de l’associatif et du politique. Nous avons intégré depuis longtemps et avec raison le Siècle des lumières, nous devons rester maitres du nouveau Siècle du numérique "(Marcel Desvergne : http://www.educavox.fr/edito/du-siecle-des-lumieres-au-siecle-des-numeriques)
Gouvernances partagées, systèmes de formation sachant allier les communications à distance, les accompagnements personnalisés et les apprentissages entre pairs ou inter générationnels, les ressources ouvertes en ligne, la valorisation d’expériences, l’intégration des apprentissages informels dans la conception même de l’enseignement, la redistribution des espaces et des temps, l’intégration de tous les acteurs dans une dynamique constructive, une nouvelle conception des métiers d’éducation, voilà bien, souvent réaffirmés à l’An@é (Vous avez dit : Révolution numérique ?), les axes de transformation à poursuivre.
Les enseignants sont au rendez-vous pour cette rentrée avec analyses, ressources, innovations, propositions …Suivons les sur les réseaux, sur les blogs, sur Educavox…
Michelle Laurissergues
Présidente An@é