Vous avez dit : collaboratif ?

 

L’ère numérique dans laquelle nous évoluons permet de développer des outils et permet la mise en œuvre de dispositifs jusqu’alors maintenus en état de concept.


Les citoyens qui agissent au niveau de la vie de quartier, de leur association ont souvent été déçus des reportages réalisés par la presse locale ou nationale. Ils ne reflètent que rarement la richesse d’un tissu social fort d’un maillage de rencontres, de réflexions et d’actions. Normal me direz-vous, pour une édition, de faire des choix, de réduire l’information à quelques lignes, celle qui sera abordable par tous. Ce qui agace forcément l’acteur-lecteur, c’est l’approximation, voire l’erreur ou l’orientation choisie par le journaliste en fonction de sa connaissance ou de sa sensibilité propre au sujet.


La possibilité de créer des blogs, des sites avec des outils de plus en plus abordables en prix et en technique, l’avènement des plates-formes de médias sociaux a provoqué l’explosion qu’on connait sur la toile.


Le « journalisme citoyen »


Les citoyens qui décrivent leurs actions, qui mettent en ligne leurs analyses ont pour objectifs de peser sur les orientations, sur les choix au niveau de la société. Ils veulent prendre en main l’avenir d’un quartier, d’une ville, d’un système, d’un pouvoir politique. Du moins, veulent-ils participer, communiquer avec leurs pairs, avec des experts, avec des usagers, comprendre les fonctionnements dans toutes leurs approches, ils souhaitent co-construire le monde dans lequel ils vivent.


Les outils médias prennent ainsi toute leur place : accès aux informations et aux expertises, descriptifs d’expériences, interaction entre les différents points de vue, rencontre avec des acteurs hors du champ de sa discipline ou de son métier, mise en relation des groupes sociaux et diffusion quasi immédiate de l’information.


De plus, la notion d’information de proximité ou de distance n’existe plus, l’information se place sans hiérarchisation, qu’elle vienne d’un blogueur, d’un groupe organisé ou d’un canal institutionnel.


L’individu peut quitter l’anonymat à l’heure de  la blogosphère, devenir une force de proposition à l’heure de « la participation citoyenne », trouver une place d’acteur décisionnel à l’heure de l’innovation…Enfin là,  pas tout à fait…


Quelques pistes de réflexion


Il reste certainement encore à évoluer et à innover dans nos modes de fonctionnement.


-  Privilégier la « blosgosphère » à « l’égosphère ».


- Apprendre à comprendre, écouter, vérifier et diversifier nos sources d’information. On sait que notre capacité  personnelle à écouter l’autre s’oriente a priori vers celle qui correspond d’abord  à nos opinions.


-  Comprendre les fonctionnements complexes  d’une société, toute action étant interdépendante d’un système.


-  Repérer en termes d’efficacité, d’échanges et de relationnel ce qui est indispensable de privilégier comme approche,  celle du présentiel ou celle du numérique. Le numérique offre d’énormes possibilités de développement mais renforce la nécessité impérieuse de la médiation humaine à certains moments -clés du développement d’un projet quel qu’il soit, et dans tous les domaines de la société.


-  Rechercher de nouvelles formes de médiation en intégrant l’analyse des usages et les idées des acteurs de la mise en œuvre des actions au quotidien.


-  Promouvoir les actions innovantes du quotidien, l’innovation s’inscrivant alors dans un processus lent d’assimilation des champs nouveaux.

 

 

Educavox.fr : une plate forme collaborative


Et voilà qu’à l’heure du « journalisme citoyen » dont parle Joël de Rosnay qui mit en place le premier journal en ligne du genre Agoravox.fr, l’entrée dans le paysage éducatif d’une nouvelle plate-forme collaborative: educavox.fr.


Elle se développera et évoluera avec vous, elle offre, dans le paysage déjà dense des productions  en ligne, un espace collaboratif, « Paroles d’éducation ». Un pari ? Oui. Devenez auteur !

 

Michelle Laurissergues

Présidente de l'An@é