En France, nous ne connaissons pas le concept de curriculum.
Cette notion prend en compte à la fois ce qui doit être enseigné à l'élève, ce qu'il en retient, la manière dont doivent être presentés les contenus à transmettre.
Bref, ce terme englobe l'action éducative dans son ensemble.
De nombreux pays ont cette préoccupation. En Finlande, par exemple, les enseignants sont régulièrement interrogés sur les acquis des élèves et toute la politique éducative, attentive à ces remontées concrètes, réorganise les contenus quand le besoin s'en fait sentir.
Cette pratique dépasse largement l'idée même de programme et de contrôle des connaissances qui sont les deux obsessions françaises.
Elle implique une cohérence entre la formation des professeurs, la rédaction des programmes, les procédures d'évaluation des élèves. En France, patrie de Descartes, tout est fragmenté, compartimenté; les éditeurs travaillent de leur côté, sans lien avec les acteurs de la formation ni avec les concepteurs des programmes. Chaque professeur ignore souvent les contenus des autres disciplines de sa classe.
Nous devons nous interroger sur la pertinence des savoirs à enseigner. Nous ne pouvons plus nous contenter de programmes perennes, signés une fois pour toute par le Ministre de l'Education.
Une prise de distance est nécessaire, les consignes doivent être souples, chaque enseignant doit être libre d'adapter sa pédagogie à la diversité des publics accueillis. La construction des savoirs est à mettre en oeuvre de manière non uniforme.
Le socle commun, mis en place dans les collèges, va dans le bon sens, il est question de compétences et non plusde disciplines.
La France est en retard dans ce domaine. En Angleterre, un élève passant le brevet des collèges a le droit de choisir son niveau de difficulté lorsqu'il se présente à cette épreuve. Est-on prêts pour de tels changements ?
Patrick FIGEAC