Monsieur le Ministre vient d'annoncer un plan sciences qui devrait se décliner à tous les niveaux de notre système éducatif.
Au primaire, 15 à 20 minutes de calcul mental afin que "les automatismes soient bien maîtrisés", mise en oeuvre de pratiques pédagogiques visant à encourager l'expérimentation et l'investigation, promotion du jeu d'échec.
Au collège, une expérimentation associant SVT (Sciences et Vie de le Terre), physique-chimie et technologie verra le jour dans 400 collèges classés Réseau Ambition Réussite.
Au lycée, chaque établissement sera invité à nouer des liens avec des entreprises locales pour qu'au moins, une fois par trimestre, des présentations à caractère scientifique soient effectuées.
Monsieur le Ministre semble oublier que certaines de ces "nouveautés" sont déjà prévues dans les programmes de l'école primaire, que des innovations évoquées sont déjà pratiquées dans les classes.
Mais, à bien réfléchir, plusieurs interrogations se posent: ainsi, le regroupement disciplinaire en collège ne sera-t-il pas un argument supplémentaire pour supprimer des postes de professeurs?
Au lycée, la réforme en cours entraîne une diminution des horaires, l'enseignement scientifique ne peut plus s'effectuer en groupes restreints, condition essentielle de la réussite de ce plan.
Ces déclarations sont pourtant pleines de bon sens.
Monsieur le Ministre a-t-il les moyens de ses ambitions?
Peut-on les mettre en oeuvre en supprimant des moyens humains, en réduisant la formation des maîtres? Si ces ambiguités ne sont pas levées il est à craindre que ce plan sciences ne soit qu'un épisode médiatique de plus, à moins qu'il ne s'agisse d'un écran de fumée servant à masquer les dégâts d'une politique budgétaire dont nous mesurons désormais les effets.
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