L’éducation que nous donnons à nos enfants aujourd’hui est nécessairement un investissement pour le futur.
Les choix politiques, déontologiques, économiques et technologiques définissent et infléchissent les orientations de demain.
Les enseignants, les parents, les éducateurs, les responsables des collectivités territoriales, les éditeurs, les producteurs et les médias en sont les acteurs.
Les équilibres se font dans l’ajustement subtil des principes fondamentaux républicains avec l’intégration des connaissances et des techniques actuelles dans un monde où l’économie est partie intégrante du système.
Les enseignants assimilent en conduisant le navire, de nouveaux codes de navigation et chaque enfant doit être conduit au port.
Vivre, percevoir, analyser, prévoir mais toujours agir dans l’incertitude, tel est le sens du quotidien.
N’est-il pas temps d’inventer de nouveaux modes de vivre ensemble pour agir mieux, de modifier les dispositifs d’information, de régulation, de formation des enseignants et redéfinir les temps, les lieux et les partenaires par les valeurs que nous voulons ?
Ce qui semble certain, dans le monde de demain proposé à nos élèves d’aujourd’hui, c’est qu’il y a des questions qui se posent depuis un certain temps déjà. et qui sont de plus en plus centrales :
Le rapport à l’information
Le rapport au savoir et à la recherche
Les pratiques culturelles des jeunes et l’adéquation avec les apprentissages
La maîtrise individuelle « ou », « et » technique des langues vivantes
Les liens et les équilibres entre l’entreprise, les collectivités, les territoires et l’état
Et ces questions sans cesse modifiées par la présence du numérique dans notre quotidien, posent aussi des questions d’éthique, de protection des individus, de propriété intellectuelle, de vérification et de hiérarchisations des informations, de création.
La société change, les techniques, les savoirs, le contexte culturel et social évoluent. Et du point de vue de l’évolution sociale, les tensions du monde modifient les rapports au sein de la communauté éducative qui est de plus en plus concernée.
C’est d’une complexité déstructurante, la porte ouverte aux confusions et au règne du droit du plus fort, aux forces de pressions économiques.
Les partages d’action et de responsabilité ne sont plus normés aussi clairement que naguère. Familles, élus, médias, tous apportent leurs réflexions comme leurs vœux et exigences.
Il devient indispensable de mutualiser, d’être coopératif, il faut une émulation créatrice, un étayage réciproque et non une méfiance généralisée au sein de la communauté éducative.
Former les enfants d’aujourd’hui à l’ère du numérique n’est pas une question de mode mais un enjeu citoyen.
Trouver des réponses, c'est sans doute faire un grand pas, avoir une ambition telle que l'a eue la République de Jules Ferry, fixer des objectifs avec les modes opérationnels. Car si en france, on est trés fort en termesd'objectifs, on l'est beaucoup moins sur l'approche globale d'un problème et sur les mises en oeuvre...
Michelle Laurissergues
Présidente An@é