Complexité

Complexité

 

L'introduction des technologies d'information et de communication au niveau de l'Ecole n'est pas aussi simple que l'introduction du téléphone mobile.
Il ne s'agit pas d'une technologie qui intègre et amplifie seulement les habitudes culturelles du moment.
Il s'agit bien d'un changement fondamental des habitudes de l'école.
L'évaluation quantitative n'est pas suffisante même si elle est un indicateur précieux et significatif pour montrer des évolutions.


Les approches sont différentes au niveau des départements, des circonscriptions, des établissements, des enseignants.


Les différents outils, tableaux électroniques, unités mobiles wifi, l'augmentation des réseaux haut débit ont des conséquences incitatrices évidentes. Cependant les investissements importants freinent les collectivités. La généralisation est lente. Pourtant, celle-ci ne peut se faire sans l'adhésion des enseignants à de nouvelles pratiques.


Les espaces de travail partagés, l'enrichissement des productions, espaces collectifs «espaces de travail» sont autant de possibilités d'intégrer le numérique.
Dans la réalité des pratiques, les salles spécifiques sont très souvent vides : difficultés pratiques, techniques, d'organisation pédagogique sauf pour les lycées technologiques où l'équipement et la nécessité d'intégrer le numérique dans les contenus ont modifié totalement les approches.
Les demandes en formation sont très importantes. Elles viennent d' enseignants débutants mais également d'enseignants déjà experts. La gestion est difficile.


On peut dire que les avancées se font d'une manière totalement chaotique, inégale, même si une analyse quantitative montre que les choses avancent. Mais quels sont les points qui avancent : la volonté politique, l'équipement, le haut débit, l'intégration dans les pratiques des enseignants ou dans celles des élèves, la formation ?


L'évaluation des modifications des pratiques sur les résultats des élèves demande une approche systémique des différents paramètres. On ne peut agir sur un paramètre uniquement, ni sur deux.


Les choix politiques d'équipement ne suffisent pas. Tous les paramètres cités ci-dessous ont leur importance. Les résultats ne peuvent être évalués qu'au regard d'un équilibre obtenu en jouant sur différents points qu'il est nécessaire d'organiser.


Il ne s'agit pas seulement de mettre en place de meilleures conditions techniques de construction des connaissances. Il s'agit d'intégrer la dimension des pratiques culturelles des élèves, souci majeur actuel.


Les techniques actuelles permettent de concrétiser des projets dans une articulation fine de dispositifs d'échanges et de partage, de modifier le rapport au savoir qui ne peut s'appuyer seulement sur des contenus disciplinaires et sur des évaluations normatives.

Complexité ? Oui mais défi majeur.

Michelle Laurissergues

Présidente An@é