Brèves de twitts et approche systémique…
Quels sont les types d’échanges via les réseaux sociaux ? Sont-ils dans l’esprit critique ou dans l’esprit de critique ? Instantanéité, événementiel, scoop, partage d’opinions et d’émotions, les médias sociaux nous engagent toujours plus dans cette voie. L’éthique, appelée et invoquée sans cesse peut-elle s’établir sur le temps court, sur la réaction immédiate, sur la manipulation, la déclaration hors du contexte complexe de nos sociétés à l’échelle internationale ? Revenons en cet été finissant – déjà – sur quelques articles et événements marquants.
Numérique et éthique : qu’en pensent les jeunes ?
Par Dr Mike Cooray, Professor of Practice, Hult International Business School et Dr Rikke Duus, Research Associate and Senior Teaching Fellow, UC sur The conversation. Au cours des dernières années plusieurs pratiques peu éthiques ont été révélées, y compris la saisie et l'utilisation des données des consommateurs, des activités anticoncurrentielles, et des expériences sociales secrètes.
Mais que pensent de ce développement les jeunes qui ont grandi avec internet ?
« La confidentialité et la transparence sont un sujet d'importance critique pour les organismes d'aujourd'hui – à la fois pour ceux qui ont grandi en ligne, et ceux établis. Alors que les GenTech veulent que les organismes soient plus transparents et responsables, 64% pensent aussi qu'ils ne peuvent pas faire grand-chose afin de protéger leurs données. Le suivi en ligne est vu comme une part intégrale de la consommation digitale.
Malgré cela, de plus en plus, la révolte se prépare en dessous de la surface. Les Gentech veulent s'approprier leurs données. Ils les voient comme une marchandise de valeur, qu'ils pensent pouvoir utiliser dans les négociations avec les organisations. 50% d'entre eux partageraient volontiers leurs données avec les entreprises, s'ils obtenaient quelque chose en retour, par exemple une motivation financière. »
https://www.educavox.fr/accueil/breves/technologies-digitales-qu-en-pensent-vraiment-les-jeunes
Vie sociale et vie publique
L’opacité des recherches dans le monde technologique peut engendrer des fantasmes les plus fous. L’opacité des intentions du monde économique, par les GAFA notamment, les entreprises, les banques peuvent engendrer de l’hyper protectionnisme, des privations de liberté ou déclencher des révoltes. Comment rattraper le temps perdu et les espaces conquis par un monde numérique qui lui, n’a pas de frontière ?
Changer nos modes d’analyse et redonner un sens à la culture politique
L’approche systémique par les caractères dynamique, multidimensionnel et multidisciplinaire, définit chaque phénomène comme un système composé d'un ensemble complexe d'interactions
Cécile Dutriaux Doctorante, chaire EPPP, IAE Paris – Sorbonne Business School sur The Conversation. « C’est systémique ! »…. Considérer la systémique comme une simple logique de réseau serait réducteur. Car, une deuxième notion essentielle constitue le socle et même précède dans son essence la théorie systémique. Il s’agit de [sa perspective téléologique]. Cette doctrine des causes finales en effet – contrairement à la vision mécaniste à laquelle nous sommes coutumiers – propose d’expliquer les situations en fonction de leur buts et non en fonction de leur cause. Et, en perspective sociétale, cela change tout. Au lieu de chercher dans le passé des explications sur les raisons d’une situation, on passe sur une logique « résolution de problèmes » en axant le regard et donc, les moyens d’action qui l’accompagne.
Appliquer cette logique en politique publique cela semble une évidence. Mais combiner une vision téléologique, tout en tenant compte de l’intégralité des stakeholders, ces multiples « parties prenantes » aux objectifs différents, mais surtout, en tenant compte des rapports et interactions qu’ils entretiennent entre eux demanderait de combiner à la fois vision prospective et une plongée des mains « dans le cambouis ». Articuler les deux, demande de savoir jongler entre « top-down » et « bottom-up », entre théorie et terrain, soit une certaine agilité, qui, jusqu’ici, était peu vue comme l’apanage des politiques publiques, malgré la « mode » de la notion de « gouvernance ». Et c’est bien ainsi que von Bertallanfy entend la systémique : non pas substituer l’un à l’autre mais trouver un moyen de faire coexister les deux. »
https://www.educavox.fr/formation/analyse/la-theorie-systemique-qu-est-ce-que-c-est
La place du politique ne devrait-elle pas être reconsidérée ? Le politique est-il celui qui utilise les brèves de twits ou qui analyse de manière systémique les questions fondamentales de nos sociétés ?
N’est-il pas celui qui intègre dans un contexte de valeurs qui l’ont fait élire, des solutions où chacun peut se retrouver ? Là faut-il bien sûr intégrer le point de vue de chacun et c’est peut-être cela la culture politique. Les citoyens acceptent les évolutions ils en sont même le moteur, et veulent comprendre les enjeux, alors comment les intégrer dans la reformulation politique ?
Dans de nombreux lieux se formulent des propositions
Comment vivre en famille à l’heure du numérique ?
Les ateliers du Digital Society Forum « Écrans, parents, enfants », réunissent experts et familles. Partage d’inquiétudes mais aussi de solutions, les parents peuvent s’emparer de ces sujets et avoir quelques réponses à leurs questions.
https://www.educavox.fr/accueil/reportages/comment-vivre-en-famille-a-l-heure-du-numerique
L’enjeu est à présent l'appropriation.
Les prochaines étapes de la ruralité numérique par exemple ? Sébastien Côte : Comment réaliser la promesse de l'accès à l'éducation, à la formation, s'habituer aux nouveaux modes de travail et d'entrepreneuriat permis par le Numérique, s'emparer de la télémédecine dans les déserts médicaux ? Pour schématiser, entre 2005 et 2011 nous étions sur le "pourquoi", depuis 2011 nous travaillons le "comment".
Au Campus Ludovia dont le thème cette année est : " Intelligences et représentations du numérique en éducation " là aussi se présenteront des expériences, se dévoileront des outils, se formuleront des propositions.
Entre perte de confiance, perte de repères sociaux et politiques, la meilleure attitude est donc encore et toujours de participer !
Michelle Laurissergues