Il ne sert à rien d'avoir de trés beaux programmes et des outils performants si on oublie l'humain (Relire l'article de Pierre Frackowiak : remettre l'humain au coeur de l'école). Quels citoyens formons-nous dans nos écoles? A lire cette semaine ces articles en trois volets, liberté, égalité, fraternité (OWNI).
A consulter aussi cette enquête au Canada, sur la relation entre des équipements de qualité pour les trés jeunes enfants à l'heure où en France, ces questions prennent toujours moins de place dans un service public qui s'aligne sur des règles comptables.
François Dubet souligne encore une fois le système scolaire inégalitaire et on ne peut que dénoncer l'installation de la violence ordinaire dans les écoles.
C'est le choix de l'An@é pour les actualités de cette semaine.
Emmanuelle Erny-Newton propose sur OWNI une réflexion en trois volets sur l'éducation à partir de la devise qui orne le fronton de nos écoles françaises : liberté, égalité, fraternité.
« Imaginez que l’on vous bande les yeux et qu’on vous expédie dans un tout autre point du monde. Pour les besoins de la démonstration, imaginons que rien, dans l’apparence ni le langage des gens, ne vous permette de deviner où vous pourriez être.
On vous emmène dans une classe; on retire le bandeau de vos yeux, et vous observez le déroulement de la leçon.
À partir de cette observation, seriez-vous en mesure de deviner si vous vous trouvez dans un pays démocratique, ou dans un pays totalitaire ? »
Cette réflexion de Joël Westheimer [vidéo], professeur à l’Université d’Ottawa, est percutante : elle suggère avec impudeur que les expériences éducatives dans une nation totalitaire ne seraient pas notoirement différentes de celles que nos enfants vivent à l’école de quartier. Cela nous renvoie face-à-face avec une question centrale pour l’orientation à donner à l’éducation :
Quel genre de citoyens voulons-nous former avec nos écoles ?… question qui doit être immédiatement complétée de son pendant : Quel genre de citoyens formons-nous avec nos écoles ?
Comment les notions fondatrices de liberté, d’égalité et de fraternité se concrétisent-elles dans l’univers scolaire ? Lire l'article sur OWNI.
Le troisième et le deuxième volet de cette réflexion.
Enquête au Canada :
Les écoles maternelles telles que nous les connaissons en France n'existent pas au Canada, et cependant, les questions sur l'importance de la toute petite enfance concluent aux mêmes réponses et aux mêmes attentes. Raison supplémentaire pour aborder la question de la scolarisation des trés jeunes enfants en France dans le cadre d'une grande réflexion sur un service public de la petite enfance.
"Elliot Tucker-Drob croit que les résultats de sa plus récente étude militent en faveur de l'augmentation du financement des garderies, particulièrement en milieu défavorisé. Il souligne «qu'une intervention auprès des parents (pauvres), pour qu'ils encadrent mieux le développement cognitif de leurs enfants, a un très grand impact».Mathieu Perreault. Cyberpresse.ca
Un rapport sur les violences à l'école pointe de sérieux "problèmes" de harcèlement et préconise la mise en place d'une politique nationale pour tenter d'enrayer ce phénomène qui meurtrit de nombreux enfants et leurs familles. Deux enfants ont accepté de témoigner de cette violence.
.."Les inspecteurs du premier degré savent aussi qu’au fil du temps, le nombre de « mains courantes », de menaces et de plaintes contre les enseignants s’est accru. Le malaise est d’autant plus palpable que la situation générale de l’école prête plutôt à la morosité qu’à l’enthousiasme, au repli sur soi qu’à l’engagement, à l’usage du parapluie qu’au regard vers l’idéal..."
Si 83% des élèves disent n’avoir aucun problème avec leurs camarades, 1 sur 10, quelque soit le quartier ou l’origine, y est en souffrance du fait de ses copains. Un peu différent des autres ou juste bon élève, victime de maltraitance souvent balayée au rang de "jeu pas bien grave". Sauf que, si chaque acte n’a pas en soi d’importance majeure, leur répétition les transforme en harcèlement. La chronique de Patrick Figeac.
Entre le déterminisme de la reproduction sociale et la croyance aveugle dans une école qui change la société, François Dubet dans sa conférence au colloque "EGALITE SCOLAIRE, EGALITE SOCIALE ?" organisée par le Conseil Régional d’Aquitaine propose de rendre l’école sympathique et accueillante et de déscolariser les modes d’entrée dans la vie active.
Il attend surtout de l’école qu’elle soit plus juste et pour cela pense que l’effort doit prioritairement porter sur « l’école commune ».
Il précise dans un interview audio réalisé par Claude Tran.